À l’instar de plusieurs pays, le Mali célèbre l’Eid El Kebir ce vendredi 06 juin 2025. Une célébration dominée par une situation sécuritaire tendue et un pouvoir d’achat alarmant.
La disette financière des ménages« Payer un mouton n’est pas donné à tout le monde cette année », s’exclame Mohamed, chef de famille. En effet, la hausse du prix des moutons pour le sacrifice rituel de la fête est une réalité qui préoccupe la plupart des Maliens. Les prix varient entre 75 000 et 500 000 FCFA, difficile pour quelqu’un qui cherche désespérément du travail chaque jour. Certains fonctionnaires font recours aux prêts proposés par les banques pour pouvoir s’offrir un mouton.
La baisse du pouvoir d’achat de certains Maliens s’explique également par la crise énergétique sans précédent que traverse le pays, une situation qui plonge de plus en plus le secteur de l’économie dans une passoire.
« Cette année, l’urgence pour moi est de trouver un mouton, les habits de fête et autre, on peut s’en passer », nous confie Issa, enseignant.Les défis sécuritaires face à la fête.
La lutte contre le terrorisme, urgence majeure des autorités actuelles, met en mal les activités de la Tabaski. Les attaques contre les emprises militaires se multiplient à la veille de la fête. Mesures sécuritaires obligent, un couvre-feu est installé dans plusieurs grandes villes du pays, à l’exemple de Tombouctou et Ségou. Consciente de l’importance de ces mesures, la population s’aligne et se force à respecter les heures données pour contribuer à la sécurisation effective des communautés et leurs biens. « Cette année, j’ai consigné à mes enfants de rester à la maison et de ne pas programmer des sorties la nuit », s’exclame Fadimata, mère au foyer.
Entre résilience et résignationMalgré les difficultés, l’esprit de la Tabaski demeure entre les Maliens. L’assistance aux personnes vulnérables continue. Des milliers de béliers ont été distribués un peu partout dans le pays. La subvention de l’opération spéciale de vente de bétail par le gouvernement allège aussi la situation, malgré qu’elle soit limitée face à la demande nationale.