À Manga, dans le Centre-Sud, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a présenté sa vision pour un développement durable, articulé autour de la valorisation du potentiel humain et de la transformation sur place des ressources nationales.
Selon lui, il est « dangereux de produire sans transformer ses matières premières locales ». Il a pris l’exemple du coton, acheté à environ 200 F CFA le kilo et dont les produits transformés sont revendus à des prix bien supérieurs.
Le chef de l’État a souligné que le Burkina importe encore des produits simples comme les compresses, pourtant issues du coton cultivé localement. « On doit transformer sur place notre coton, soit en fil, soit en coton médical ou en d’autres produits. Jusqu’à aujourd’hui, les compresses sont importées au Burkina Faso, alors qu’elles sont fabriquées à base de coton », a-t-il précisé.
Pour inverser cette tendance, le président a insisté sur l’importance de la formation professionnelle, indispensable pour disposer de techniciens capables de concevoir, entretenir et utiliser les machines nécessaires à l’industrialisation. Il a annoncé la création de laboratoires et d’ateliers techniques à travers le pays, destinés à former jeunes et femmes aux métiers de la transformation.
Dans cette optique, chaque région sera dotée d’une zone industrielle, adaptée aux ressources locales, pour stimuler la production et réduire les coûts liés au transport. Le matériel agricole, par exemple, sera conçu localement par des techniciens burkinabè actuellement en formation.Le chef de l’État a aussi évoqué l’ambitieux programme « Faso Mêbo », qui prévoit la mise en place de brigades régionales pour la construction de routes. Chaque brigade recrutera localement et sera chargée de désenclaver sa propre région d’ici 2026.
Concernant l’accès à l’eau, le président Traoré a annoncé la construction de nouveaux barrages, des forages profonds (jusqu’à 1 000 mètres) et l’extension des capacités de rétention existantes, afin de soutenir la production agricole et garantir un accès durable à la ressource.
Enfin, il a encouragé les Burkinabè à se libérer des mentalités héritées de la colonisation et à croire en leur potentiel. « Il suffit d’avoir confiance en soi et d’oser », a-t-il affirmé avec conviction.