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samedi 26 avril 2025

Togo-Bénin : Le Chenal de Gbaga, joyau écologique en péril, fait l’objet d’une réhabilitation vitale

Lomé, Togo – Frontière naturelle et vitale entre le Togo et le Bénin, le Chenal de Gbaga, une zone humide d’importance internationale nichée au cœur de la Réserve de Biosphère du Mono côté togolais, a longtemps souffert des cicatrices infligées par des pratiques humaines non durables. Déforestation galopante, feux incontrôlés dévastateurs, pratiques de pêche excessives vidant les eaux de leur richesse, braconnage insidieux et sols épuisés : autant de maux qui ont progressivement érodé la splendeur de cet écosystème crucial.Pour les communautés riveraines, dont la vie était intrinsèquement liée à la pêche, la dégradation du chenal a signifié une remise en question de leur subsistance, les contraignant à explorer d’autres voies pour survivre. Un tableau sombre qui soulignait l’urgence d’une action concertée.Aujourd’hui, une lueur d’espoir perce. Conscientes de l’impérieuse nécessité de restaurer ce joyau écologique et de raviver les écosystèmes locaux, les autorités du Togo et du Bénin ont uni leurs forces, avec le soutien essentiel de la Banque Mondiale, pour lancer un ambitieux projet de curage et de restauration.Inscrit dans le cadre plus large du projet de gestion du littoral ouest-africain (WACA), cette initiative vitale prévoit un faucardage complet des plantes aquatiques envahissantes qui étouffent la biodiversité du chenal, ainsi qu’un dragage ciblé d’une section minimale afin de rétablir une circulation d’eau saine.Comme nous le rapportions précédemment, ce chantier de réhabilitation, dont l’avancement atteignait déjà 52% fin mars 2024 et dont la conclusion est espérée d’ici fin mai, ne se limite pas à une simple opération technique. Il s’agit d’une démarche profonde de durabilité et de lutte contre les effets du changement climatique qui menacent la sous-région.Sous la direction de TC Marines Zilla Group et la supervision togolaise, les travaux englobent un éventail d’actions cruciales : l’extraction des sédiments obstruant la navigation et l’écoulement de l’eau, le défrichage et le reboisement des berges pour stabiliser les sols et prévenir l’érosion, et même la valorisation ingénieuse des matériaux extraits. Le sable dragué retrouve une seconde vie dans la construction, tandis que les plantes aquatiques indésirables sont transformées en compost précieux pour les agriculteurs locaux, illustrant une approche circulaire et responsable.Pour Assimiou Adou Rahim Alimi, coordinateur du projet, cette entreprise de restauration dépasse largement la simple intervention technique. « Le chenal de Gbaga était un poumon économique et social pour les communautés riveraines », a-t-il souligné. « Sa réhabilitation est stratégique pour redonner vie à cette zone. »L’engagement envers le respect des écosystèmes est au cœur de ce projet. Les équipements de dragage utilisés sont spécialement conçus pour minimiser l’impact sur la faune et la flore aquatiques, garantissant une efficacité maximale tout en préservant la richesse naturelle du chenal. Cette approche s’aligne parfaitement avec les objectifs du WACA-ResIP, qui s’efforce de renforcer la résilience des zones côtières ouest-africaines face aux défis croissants de l’érosion, de la montée des eaux et des conséquences du changement climatique.L’espoir est palpable : avec cette réhabilitation, le Chenal de Gbaga est appelé à renaître de ses cendres, redevenant un pilier essentiel du développement économique, social et environnemental pour les populations des deux rives. Si les délais sont tenus, la région pourra bientôt renouer avec son dynamisme d’antan, forte d’une gestion plus durable de ses précieuses ressources naturelles.Ce projet transfrontalier est un puissant rappel de l’importance cruciale de la coopération régionale pour affronter les défis environnementaux et climatiques qui se posent avec une acuité croissante en Afrique de l’Ouest. La renaissance du Chenal de Gbaga pourrait bien être un symbole d’espoir pour l’ensemble de la région.


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