La capitale économique du Bénin est, depuis ce lundi 2 juin 2025, l’épicentre des débats parlementaires francophones. Les travaux de la 31ème Assemblée régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) ont officiellement débuté au Sofitel, rassemblant des députés venus de plusieurs pays africains. L’objectif est d’aborder de front les défis cruciaux de la cohésion politique dans un espace francophone en pleine effervescence. Le coup d’envoi des assises a été donné par le Président de l’Assemblée nationale du Bénin, Louis Vlavonou.Bouleversements géopolitiques et dividende démographique au Menu pendant trois jours, jusqu’au 4 juin 2025, les participants vont se pencher sur des thématiques d’une actualité brûlante : les bouleversements géopolitiques qui traversent l’espace francophone, le défi et l’opportunité du dividende démographique en Afrique, ainsi que la question cruciale de l’accès à l’énergie.Dans son mot de bienvenue, le député Assan Seibou, président du comité d’organisation, a rappelé l’histoire et l’utilité de la langue française en Afrique, soulignant son rôle de catalyseur. Membre fondateur de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le Bénin, dont l’Assemblée nationale a rejoint l’APF en 1991, a toujours activement contribué aux débats d’intérêt commun, tout en promouvant les valeurs démocratiques chères à la Francophonie.
Le Bénin, « terre pionnière du renouveau démocratique »La Déléguée générale de l’APF, Amélia Lakrafi, n’a pas caché son admiration pour la vitalité démocratique du Bénin. « Chaque Assemblée régionale est importante, mais celle-ci l’est tout particulièrement, car elle se tient sur une terre pionnière du renouveau démocratique africain. Le Bénin, où dès 1990, une Conférence nationale souveraine a montré à tout un continent qu’on pouvait tourner une page sans effacer les racines. Qu’on pouvait bâtir l’avenir en rassemblant, non en excluant. Cette mémoire béninoise, ce courage politique, inspirent encore aujourd’hui notre action parlementaire collective », a-t-elle déclaré. Elle a également insisté sur la nécessité de renouer le dialogue avec les pays de l’AES (Alliance des États du Sahel) et s’est dite favorable à une révision du règlement de l’APF pour maintenir les portes ouvertes à ces nations.Le Président de l’APF, Hilarion Etong, a lui aussi souligné l’urgence d’une cohésion politique dans les pays francophones. Selon lui, face à un contexte régional complexe marqué par des défis géopolitiques, démographiques, énergétiques et climatiques, un engagement collectif fort et cohérent est indispensable. L’APF, a-t-il précisé, se positionne comme un véritable espace de dialogue, de coopération et de solidarité entre les parlementaires francophones.
Louis Vlavonou : « Bâtir un avenir commun plus stable, équitable et durable »En ouvrant officiellement les travaux, le Président de l’Assemblée nationale du Bénin, Louis Vlavonou, a insisté sur la pertinence et l’actualité brûlante des thèmes choisis pour cette 31e Assemblème régionale Afrique de l’APF.
« Dans un contexte régional marqué par des défis politiques, sécuritaires, humanitaires et environnementaux, entre autres, nous nous devons de promouvoir des législations de plus en plus ambitieuses dans le sens de la construction d’un avenir commun plus stable, plus équitable et plus durable », a-t-il martelé. Il a poursuivi en affirmant qu’avec cette rencontre, « le Bénin devient, incontestablement, une référence et une borne inaltérable sur le chemin de la construction de cet espace de dialogue et de coopération, auquel il demeure profondément attaché, et qu’appelait de tous ses vœux le président Léopold Sedar Senghor… Nous voulons que la Francophonie soit, non pas une machine à standardiser, mais un outil de dialogue et de compréhension mutuelle ».Cotonou se positionne ainsi comme un carrefour essentiel pour l’avenir de la Francophonie parlementaire en Afrique, dans un contexte où le dialogue et la coopération sont plus que jamais nécessaires.
