À Cotonou, la capitale économique du Bénin, la Société de gestion des déchets et de la salubrité (Sdgs Sa) a mené une vaste campagne de sensibilisation au tri des déchets solides ménagers dans plusieurs quartiers de Cotonou le samedi 7 juin 2025. Cette opération, qui s’inscrit dans un programme mensuel tournant dans les principales villes du Bénin, vise à enseigner aux populations les bonnes pratiques de gestion durable des déchets, en insistant particulièrement sur la séparation à la source.
Cette campagne avait pris son départ de la rue carrefour Vodjè jusqu’à l’Étoile rouge et le second partant de la rue Sacré Cœur pour prendre fin à la pharmacie Sègbèya. Sur le terrain, les équipes de la Sdgs Sa ont sillonné boutiques, étalages et domiciles, expliquant aux habitants l’importance de trier leurs déchets pour faciliter leur valorisation. Sur les deux tronçons, les agents ont procédé au ramassage des sachets plastiques et autres déchets solides jetés çà et là.
Armel Madegna, chef-service de la gestion des déchets solides à la Sdgs Sa, a donné les détails sur les objectifs de cette initiative. « L’objectif de cette campagne mensuelle de tri qu’organise la SGDS, c’est de pouvoir sensibiliser nos concitoyens à la bonne gestion et aux bonnes pratiques en matière de gestion des déchets. La gestion durable des déchets passe par la réduction, la réutilisation et le recyclage. Ce que nous qualifions de déchets, ce sont en réalité des matières premières pour d’autres activités que nous appelons de la valorisation. »
Il a insisté sur la nécessité de séparer les déchets organiques des autres types de déchets. « Désormais, je trie mes déchets. Les déchets alimentaires, les déchets verts, je les mets dans une poubelle, et dans une seconde poubelle, je mets le reste : cartons, canettes, boîtes de conserve, plastique, bidons en plastique d’eau, etc. Lorsque ces déchets sont mélangés, la qualité n’est plus au rendez-vous et ils ne peuvent pas être valorisés. »
Le chef-service a aussi expliqué que les déchets organiques, comme les restes de repas ou les feuilles, sont transformés en engrais ou compost, favorisant ainsi l’agriculture urbaine. Quant aux déchets non organiques, ils sont recyclés en divers produits : « Le carton est transformé en plateaux d’œufs ou en papiers, les plastiques sont regranulés pour fabriquer des ustensiles ménagers ou des pavés, et les débris de verre sont également valorisés. »
Pour lui, cette séparation est très importante pour améliorer la qualité des matières recyclables, mais aussi pour réduire le volume des déchets dans les poubelles. « Le fait de séparer permet également de moins remplir sa poubelle et de mettre plus de temps avant de constituer un gros tas. »
Sur le terrain, cette campagne a suscité un vif intérêt. Paul, frigoriste, a salué l’initiative : « Et c’est aussi normal, vu que les déchets aussi, il y en a certains dont on peut bénéficier pour recomposer autre chose ou pour transformer, à faire autre chose. Donc, ce qu’ils nous ont expliqué, on a bien compris. Désormais, on va le faire. »Josué, enseignant, a quant à lui exprimé son engagement personnel à mettre en pratique ce qu’il a appris : « C’est une bonne chose et je suis très content. Je suis prêt à mettre mes conseils en pratique. On ne peut plus mélanger les ordures. Les agents de la SGDS font des efforts pour que nos villes soient propres. Si nous mélangeons les ordures, c’est encore du travail qu’on leur donne en plus. Si déjà à la maison, on essaie de trier, c’est une aide qu’on leur porte. »
Les équipes de la Sdgs Sa ont également répondu aux questions des habitants, notamment sur la gestion des déchets organiques. « Nous recommandons de mettre ces déchets dans des poubelles homologuées avec couvercle, car ils se décomposent vite et peuvent créer des nuisances olfactives. Nous déconseillons l’utilisation de sachets plastiques, car c’est nuisible », a indiqué Armel Madegna.
