Bobo-Dioulasso – « Aucune seconde de retard d’exécution ne sera tolérée dans la réhabilitation de la plaine de Bama », a lâché le commandant Ismaël Sombié, ministre de l’Agriculture au regard perçant et au langage sans détour. Pas une minute. Pas une seconde. Même pas un clignement d’œil de trop. Il n’était pas venu pour couper du ruban pour faire joli.
Devant les entrepreneurs, le commandant n’a pas sorti la langue de bois habituelle. Il a plutôt brandi la règle et le chronomètre. La plaine de Bama doit être réhabilitée dans les délais qu’elles ont contractés, car pendant que les machines vont rugir, les producteurs, eux, ont mis leur saison sèche en veilleuse pour laisser la place au chantier et ils attendent, l’arrosoir en main.
Les entreprises n’ont plus qu’à retrousser leurs manches et à bosser afin de respecter les délais. La plaine de Bama, c’est du lourd. La réhabilitation et la modernisation du périmètre de Bama concernent 1260 hectares d’irrigation, 70 hectares de maraîchage, 63 km de canaux à remettre au goût du jour, 85 km de fossés de garde, un réseau de drainage interne. Bref, un chantier à faire pâlir un chef de travaux public.
En dépit de cela, huit grands magasins de stockage de 250 tonnes avec une espérance de vie de 100 ans seront construits, ainsi que huit postes d’eau autonomes avec un budget de plus de 865 millions FCFA.
Ce projet s’inscrit dans le grand plan de l’« Offensive agro-pastorale et halieutique », une stratégie pour que le Burkina puisse atteindre l’autosuffisance alimentaire. L’objectif ici est d’aménager 10 000 hectares de périmètres irrigués et 30 000 hectares de bas-fonds d’ici fin 2025.
