La 16ᵉ édition de la Foire aux semences de variétés améliorées de plantes a ouvert ces vendredi 30 mai 2025 dans une ambiance empreinte de mobilisation des acteurs du monde agricole et scientifique. L’événement, qui se tient jusqu’au 2 juin au siège de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) à Gounghin, Ouagadougou, est placé sous le thème : « Contribution des résultats de la recherche à la promotion de l’entrepreneuriat agricole pour une souveraineté alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso ». L’objectif est de consolider le rôle stratégique des semences améliorées dans la transformation durable de l’agriculture burkinabè.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre d’État chargé de l’administration territoriale, Émile Zerbo, représentant le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo. Plusieurs membres du gouvernement ont assisté à l’événement, dont le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Pr Adjima Thiombiano, le ministre d’État chargé de l’agriculture, commandant Ismaël Sombié, le ministre des ressources animales, Dr Amadou Dicko, et celui des sports, de la jeunesse et de l’emploi, Roland Somda
Une visite des stands d’exposition a permis aux officiels de découvrir les dernières avancées scientifiques en matière de sélection variétale. « En dépit de l’abnégation des chercheurs, les moyens restent souvent insuffisants pour couvrir en temps réel les besoins de producteurs en semences améliorées », Dr Drissa Sérémé, directeur de l’INERADans son allocution, il a salué le soutien des autorités publiques à la recherche agricole et a rappelé que la foire, organisée depuis 2010, vise avant tout à encourager l’utilisation de semences de qualité pour améliorer les rendements agricoles. Selon lui, ces semences peuvent représenter jusqu’à 40 % du rendement agricole, un potentiel essentiel dans un contexte de défis climatiques et socio-économiques. « Ce n’est pas la pluie seule qui fait pousser, c’est aussi la qualité de la semence », pour souligner le rôle central que jouent les variétés améliorées dans la réussite des exploitations agricoles.
Le ministre d’État Émile Zerbo a pour sa part salué les efforts de la recherche nationale et les initiatives de l’État pour la soutenir, notamment en matière d’infrastructures, d’équipements et de ressources humaines. Il a insisté sur l’importance de faire de la production semencière un levier de création d’emplois et de résilience, en particulier pour la jeunesse. « La production semencière est à la fois un secteur d’activité prometteur et une niche d’opportunités pour notre jeunesse », a-t-il déclaré.
Il a également appelé à une décentralisation de la foire dans les années à venir, afin de rapprocher l’événement des producteurs en région. Rendant hommage aux forces vives du pays, chercheurs, agriculteurs, forces de défense et de sécurité, il a conclu en invitant les populations à découvrir les innovations présentées dans les stands.
Au-delà des frontières nationales, l’événement enregistré la participation des délégations venues du Mali, du Niger, du Tchad et d’autres pays, preuve de son rayonnement croissant à l’échelle sous-régionale.Pendant quatre jours, des expositions-ventes, panels thématiques, rencontres B2B et partages d’expériences rythmeront la foire, avec pour objectif de créer des synergies durables entre chercheurs, producteurs, entrepreneurs et décideurs.
En marge de la foire, le ministère de l’Agriculture a procédé à la remise de cinq motoculteurs à l’INERA, destinés à renforcer les capacités de ses stations de recherche à travers le pays. Ce geste s’inscrit dans le cadre de l’offensive agrosylvopastorale du gouvernement, qui vise à accélérer la mécanisation de l’agriculture et à promouvoir une recherche plus appliquée et opérationnelle. À travers cette 16ᵉ édition, le Burkina Faso réaffirme sa volonté de bâtir une souveraineté alimentaire fondée sur la science, l’innovation et la résilience.
