Après deux éditions couronnées de succès, qui ont permis d’engranger des résultats très appréciables, le gouvernement burkinabè, fort de l’expérience acquise, organise la troisième édition du mois du patrimoine culturel burkinabè. Le lancement officiel est prévu le 17 avril 2025 à Bobo-Dioulasso. C’est ce qu’a annoncé Moctar Sanfo, Directeur général de la culture et des arts, ce lundi 14 avril 2025, à l’occasion d’une conférence de presse.
Lors de cette rencontre avec les hommes de médias, le Directeur général a rappelé que la deuxième édition avait permis une augmentation significative du nombre de visiteurs dans les musées et espaces culturels à travers le pays.
À titre illustratif, M. Sanfo a cité le musée national du Burkina qui a enregistré en 2024 une fréquentation de 44 732 visiteurs, soit une hausse de 160 % par rapport à l’année précédente. Ensuite, le musée communal Sogossira Sanon qui a connu une fréquentation de 31 932 visiteurs, soit une augmentation de 21 %, et enfin le musée de Daouda qui a vu ses visiteurs passer à 5 043, représentant une hausse de 177 % par rapport à 2023.
Selon le DG, cette dynamique s’est traduite par un regain d’enthousiasme au sein des populations, qui ont adhéré massivement aux visites organisées dans toutes les régions, sous la supervision des gouverneurs, dès le lancement officiel du 17 avril 2024. L’édition précédente a également vu, pour la première fois, la journée des coutumes et traditions célébrée dans une ferveur généralisée sur l’ensemble du territoire national.
Cette troisième édition, placée sous le thème « Patrimoine culturel et développement économique », se déroulera du 18 avril au 18 mai 2025 sur toute l’étendue du territoire. Elle vise à renforcer l’appropriation par les Burkinabè de leur histoire, en mettant l’accent sur la contribution du patrimoine culturel au développement économique des régions, des collectivités territoriales et au bien-être des communautés.
Outre les activités habituelles, cette édition introduira plusieurs innovations majeures. La première innovation concerne l’implication accrue de la jeunesse, à travers des activités qui touchent à leur environnement quotidien. Un jeu « challenge shooting » sera lancé, invitant les jeunes à capturer des images de sites patrimoniaux ou des visuels illustrant les objectifs de l’événement. Les meilleures prises de vue seront récompensées lors de la prochaine édition.
La deuxième innovation porte sur la célébration de la journée du patrimoine mondial africain, une occasion pour le peuple burkinabè de mettre en lumière ses quatre sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Il s’agit entre autres des Ruines de Loropéni, du complexe W-Arly-Pendjari, des sites de la métallurgie ancienne du fer et de la Cour royale de Tiébélé.
Par ailleurs, une attention particulière sera portée à la valorisation des archives, dans le cadre d’activités anticipées en lien avec la journée internationale des archives, célébrée chaque 9 juin. L’objectif est de faire connaître le rôle des archives et de valoriser le travail des archivistes.
Concernant la Journée des coutumes et traditions, les nouveautés visent à consolider la laïcité de l’État, à travers une forte implication de l’administration, afin d’encadrer la célébration et prévenir d’éventuels débordements. L’État n’interviendra pas dans les pratiques rituelles, mais favorisera la sensibilisation et la compréhension collective autour de cette journée dédiée aux cultes ancestraux.
La journée de la gastronomie nationale, instaurée pour la première fois en 2024, sera bonifiée par une diversification de son contenu, une augmentation du nombre de participants et un passage de sa durée de un à deux jours.
Le Directeur général de la culture invite l’ensemble de la population à se mobiliser massivement pour participer aux différentes activités de ce mois consacré à la célébration du patrimoine culturel burkinabè.
