Au Ouagadougou, Burkina Faso – Au cœur des défis sécuritaires, sanitaires et politiques qui ont secoué le Burkina Faso ces dix dernières années, un espace a su non seulement résister, mais aussi devenir un véritable pilier de la promotion culturelle et gastronomique locale. L’espace Morène célèbre ce week-end (du 20 au 22 juin 2025) ses dix ans d’existence, un jalon salué par ses fondateurs comme un « grand apport » à l’identité burkinabè.
Vendredi dernier, Basile Bationo, le directeur général de l’espace Morène, a donné le coup d’envoi de 72 heures de festivités pour marquer cet anniversaire. L’occasion de dresser un bilan positif : « Les dix ans d’existence ont été pour nous une grande contribution pour la promotion de la gastronomie du Burkina, l’accompagnement du tourisme culturel dans la vision du gouvernement », a-t-il déclaré.
Plus qu’une simple vitrine culinaire, Morène s’est également distingué par son engagement social. M. Bationo a souligné son rôle crucial dans l’insertion professionnelle des jeunes, générant des emplois directs et indirects, une bouffée d’oxygène dans un contexte économique parfois difficile. « Nous ne sommes qu’au début de nos travaux dans le but de satisfaire notre clientèle », a-t-il promis, annonçant une adaptation continue pour faire face aux défis futurs.
Sosthène P. Ouédraogo, coordinateur du Salon des métiers du secteur informel (SMSI) et co-parrain de l’événement, n’a pas caché sa joie d’être associé à cette célébration. Il a insisté sur la valeur inestimable de cette décennie d’expérience, particulièrement au regard des « troubles sécuritaires, sanitaires et politiques » qui auraient pu anéantir toute entreprise moins résiliente. Pour Ouédraogo, Morène incarne une « résilience » essentielle, invitant les autorités à soutenir ces initiatives culturelles qui, bien que ne nécessitant pas toujours d’énormes moyens, sont vitales pour la survie et la promotion des activités connexes et des jeunes qui y trouvent leur gagne-pain.Une conférence animée par le consultant Daniel Dan Hien a mis en lumière la singularité de l’espace Morène. Il a révélé que Morène est né d’un double constat : la sous-valorisation des patrimoines locaux dans l’offre touristique nationale et le besoin pressant d’espaces vivants, mélangeant restauration, création artistique, mémoire et lien communautaire. Morène, a-t-il affirmé, « se veut une réponse innovante aux défis du développement culturel territorial et du tourisme durable au Burkina Faso ».
L’espace excelle dans la valorisation des mets traditionnels tels que le tô, le riz gras, les feuilles, le dolo ou encore les chenilles, formant ses cuisiniers en véritables « ambassadeurs culturels ». En alliant « gastronomie patrimoniale, expression artistique et inclusion sociale », l’espace Morène offre une « expérience unique, ancrée dans les réalités locales mais ouvert au monde », a conclu Daniel Da Hien.
Avec un programme riche incluant conférences, expositions-ventes et animations artistiques, ces 72 heures d’anniversaire promettent de célébrer dignement une décennie d’efforts couronnés de succès, et de tracer la voie pour l’avenir prometteur de l’espace Morène.