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vendredi 20 juin 2025

Entre inflation et insécurité, une Tabaski de résilience au Burkina Faso.

À la veille de la célébration de la Tabaski, l’ambiance dans les marchés à bétail du Burkina Faso reste calme, bien loin de l’effervescence habituelle des années précédentes. Vendeurs et acheteurs partagent la même préoccupation. La fête se prépare dans un contexte économique tendu, marqué par la cherté des denrées alimentaires et une situation sécuritaire toujours préoccupante.

Dans les différents points de vente de la capitale, les moutons sont présents en nombre, avec une variété notable cette année. Les animaux ne proviennent pas uniquement du Burkina Faso ; certains viennent du Mali, du Niger ou même de la Côte d’Ivoire, ce qui permet une diversité de choix en termes de race, de taille et de qualité. Pourtant, malgré cette abondance apparente, les clients se font désirer.Seydou Ouédraogo, vendeur de moutons dans le marché à bétail de Ouagadougou, observe avec inquiétude la baisse de fréquentation. « Je vends, mais pas comme l’année passée », a-t-il affirmé. « Beaucoup de clients n’ont pas les moyens. La situation sécuritaire joue aussi. Certaines personnes ont fui leurs localités, et d’autres préfèrent garder leur argent pour les besoins essentiels. »

Selon lui, le mouton vendu à 50 000 FCFA ne convient pas pour la Tabaski. « À ce prix-là, c’est un petit mouton qu’on peut acheter pour commencer un élevage, pas pour le sacrifice. Un bon mouton pour la fête commence à partir de 120 000 FCFA, voire plus selon la taille. »

Cette année, même les vendeurs ont du mal à fixer leurs prix, tant les coûts de transport et d’alimentation ont augmenté. Ils sont nombreux à dénoncer la hausse du prix des denrées, y compris pour les animaux : foin, son, tout coûte plus cher.Chez les acheteurs, la tendance est à la sobriété. Beaucoup prennent le temps de comparer les prix, certains renoncent, d’autres se tournent vers des moutons plus petits, juste pour respecter la tradition. Yacouba Sawadogo, fonctionnaire à la retraite, a finalement pu se procurer un mouton modeste. « Les prix sont très élevés, mais chacun se débrouille comme il peut. Moi, je remercie déjà Dieu, car pouvoir tuer un mouton pour la Tabaski est très significatif. Mais la santé, c’est le plus important », confie-t-il avec sagesse.

La Tabaski est l’une des fêtes les plus importantes pour les musulmans, marquée par le sacrifice d’un mouton en souvenir du geste du prophète Abraham. Mais cette année, la foi devra composer avec la réalité du terrain : baisse du pouvoir d’achat, crise sécuritaire, déplacements internes et inflation généralisée.

Dans un tel contexte, nombreux sont ceux qui misent sur la solidarité, le partage et la spiritualité, au-delà de l’aspect matériel. La Tabaski 2025 s’annonce donc comme une fête plus sobre, mais toujours empreinte de foi et d’espoir.


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