back to top
36.6 C
Ouagadougou
samedi 26 avril 2025

Le sommet de Kigali sur l’IA , un tremplin pour une révolution numérique continentale

KIGALI, Rwanda – L’Afrique a clairement affiché ses ambitions numériques les 3 et 4 avril 2025 à Kigali, lors d’un premier Sommet mondial de l’IA qui pourrait bien marquer un tournant décisif pour le continent. Loin d’être un simple événement, cette rencontre de haut vol, orchestrée en partenariat avec le Forum économique mondial, a mis en lumière une Afrique déterminée à ne pas rater le coche de l’intelligence artificielle.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec un impact économique potentiel dépassant les 2 900 milliards de dollars d’ici 2030, l’IA n’est pas une option, mais une nécessité pour la croissance et le développement africain. Face à cet enjeu colossal, une prise de conscience collective émerge, se traduisant par l’élaboration de stratégies nationales et, plus significativement, par une volonté continentale de coordonner les efforts.


Un Conseil Africain de l’IA pour harmoniser les ambitions


La création du tout nouveau Conseil africain sur l’intelligence artificielle, dévoilée lors de ce sommet historique, en est la preuve la plus tangible. Initié par Smart Africa, cette alliance regroupant une quarantaine de nations africaines engagées dans la transformation numérique, ce conseil aura pour mission cruciale de structurer l’approche continentale de l’IA. Au menu : la construction d’infrastructures numériques robustes, avec un accent particulier sur les centres de données, et l’investissement massif dans le développement des compétences locales en matière d’IA.
Cette initiative s’inscrit dans la continuité du plan quinquennal ambitieux de l’Union africaine pour l’IA, dont la première phase, courant jusqu’en 2026, vise à établir une gouvernance solide et à mobiliser les fonds nécessaires. L’annonce d’un Fonds africain pour l’IA, bien que ses modalités restent à préciser, témoigne de cette volonté de passer des paroles aux actes.


Souveraineté numérique : L’Afrique ne veut plus être à la traîne


Au-delà des aspects purement économiques et stratégiques, la question brûlante de la souveraineté numérique s’est imposée comme un enjeu central des discussions. Le constat est sans appel : l’Afrique ne stocke actuellement que 2% des données qu’elle produit. Un état de dépendance numérique que le président togolais Faure Gnassingbé a fermement dénoncé, appelant à une prise de conscience et à une action concertée pour inverser cette tendance.
Mais l’IA n’est pas qu’une affaire de chiffres et de stratégies macroéconomiques. Elle offre des solutions concrètes et prometteuses dans des secteurs vitaux pour le continent. L’intégration de l’IA dans l’agriculture, un secteur au potentiel immense selon Yves Iradukunda, secrétaire permanent du ministère rwandais des TIC et de l’Innovation, en est un exemple frappant.
Le sommet de Kigali, qui s’est tenu les 3 et 4 avril 2025, n’est pas une fin en soi, mais bien le point de départ d’une nouvelle ère pour l’Afrique. Un continent qui, fort de sa jeunesse et de son dynamisme, entend bien prendre sa place dans la révolution mondiale de l’intelligence artificielle. Reste à transformer ces ambitions en actions concrètes pour que le « tremplin de Kigali » propulse véritablement l’Afrique vers un avenir numérique souverain et prospère.


LES + LUS

VITHRO 2025 : Le Burkina Faso moteur de la relance touristique au Sahel

Face aux défis sanitaires, sécuritaires et économiques, le secteur...

Côte d’Ivoire : Pour la campagne de commercialisation de noix de cajou, le bilan tiré est positif

La Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de l'anacarde, fait...

Au Burkina Faso, la veille citoyenne comme rempart contre l’instabilité et de lutte pour la souveraineté.

Dans un contexte régional marqué par les tensions géopolitiques...

CAN Scolaire 2025 : Les Amazones face au Ghana, au Maroc et au Malawi

Le tirage au sort du Championnat Africain de Football...

Lire Aussi

Articles Similaires

Rubriques Populaires