Ousseni Tamboura, ancien ministre de la Communication et ancien député, a présenté son dernier ouvrage : « Droit et financement du secteur privé en Afrique de l’Ouest ». Ce travail, publié aux Éditions Mercury en octobre 2024, propose une analyse approfondie des enjeux juridiques et économiques qui freinent le développement du secteur privé ouest-africain.
Dans ses 225 pages, l’auteur articule deux axes majeurs notamment la gouvernance d’entreprise et les défis du financement. Il interroge les liens entre encadrement juridique, performance économique et accès au crédit, dans le contexte particulier des pays de l’UEMOA.
Une approche croisée entre droit et économie
Lors de la cérémonie de présentation, le professeur Souleyman Toé, spécialiste du droit privé à l’université Thomas-Sankara, a salué l’originalité de l’ouvrage. «C’est vrai, sur le financement du secteur privé en Afrique, il existe une littérature abondante. Mais la particularité de l’ouvrage de Ousseni Tamboura est qu’il est l’un des premiers écrits qui combine savamment règles juridiques et théories économiques pour caractériser un ensemble de solutions adaptées aux contextes des PME en Afrique de façon générale et en Afrique de l’Ouest d’une manière particulière ».
Dans la première partie, l’auteur aborde la gouvernance d’entreprise et le financement d’entreprise, en examinant les principaux éléments constitutifs de cette gouvernance, les liens entre investissement et gouvernance d’entreprise. Dans la seconde partie, il questionne la nécessaire corrélation entre le droit et les objectifs économiques, en convoquant le droit OHADA, mais aussi la théorie de la banque principale et le principe de la souveraineté monétaire de l’UEMOA. « Par cette dialectique scientifique, Docteur Tamboura essaye avec succès, de systématiser le pari de la gouvernance d’entreprise depuis le droit OHADA à travers notamment ses techniques juridiques audacieuses que sont le principe de primauté et son effet direct et le principe d’un pouvoir judiciaire supranational, sans oublier la théorie des conventions et l’orientation unique en matière de traitement des difficultés de l’entreprise », a confié l’enseignant-chercheur en droit des affaires.
Inspiré par sa thèse doctorale soutenue entre 2012 et 2016, Ousseni Tamboura propose une réflexion critique sur le cadre juridique hérité des traditions coloniales. Il plaide pour une évolution du droit des affaires afin de mieux sécuriser les créanciers, stimuler l’investissement privé et encourager l’innovation. A l’entendre, le droit ne doit pas simplement encadrer, il doit aussi accompagner le développement économique.
Il appelle également à une révision du traité monétaire de l’UEMOA, datant de plus de cent ans, pour le rendre plus favorable à la dynamique entrepreneuriale.
Le professeur Abdoulaye Sakho, de l’université Cheikh-Anta-Diop et directeur de recherche de l’auteur, souligne que Tamboura parvient à dépasser les cloisonnements disciplinaires. Son livre apporte une vision cohérente et engagée des défis juridiques qui freinent nos économies.
Un livre utile pour les décideurs et les entrepreneurs
Destiné aux juristes, économistes, étudiants et acteurs du monde des affaires, cet ouvrage se veut aussi un outil d’aide à la décision.
L’éditeur, Thierry Millogo, trouve que c’est l’un des rares livres qui aborde cette problématique avec autant de pertinence, de propositions, qui sont des leviers pouvant aider les chefs d’entreprises à obtenir des financements et à grandir. Il s’agit d’un ouvrage à cratère académique, de belle facture, a-t-il ajouté
Le livre est en vente à 10 000 FCFA à la librairie Mercury, et sera prochainement disponible à la librairie Jeunesse d’Afrique.
