Alors que le déficit de logements dépasse les 500000 unités au Burkina et une augmentation annuelle estimée entre 40 000 et 50 000, un séminaire national se tient à Ouagadougou les 12 et 13 mai 2025 pour identifier des mécanismes de financement innovants. Pendant deux jours, experts, décideurs et acteurs du secteur vont plancher sur des pistes concrètes pour résoudre la crise du logement au Burkina Faso, sous le thème central : « Le financement du logement ».
Organisé par la Caisse des Dépôts et d’Investissements du Burkina Faso (CDI-BF), ce rendez-vous se veut un espace stratégique de réflexion et de propositions. L’objectif est d’identifier des solutions de financement innovantes, inclusives et durables à un enjeu devenu crucial pour le pays.
Le directeur général de la CDI-BF, le Pr Serge Auguste Bayala, a souligné l’urgence nationale que représente le logement, rappelant un déficit cumulé de plus de 500 000 unités et une augmentation annuelle estimée entre 40 000 et 50 000. Il a insisté sur le rôle essentiel du logement comme levier de santé publique, de sécurité familiale, de stabilité sociale et de vitalité économique.
« Un logement, ce n’est pas un abri. C’est un levier de santé publique, de sécurité familiale, de stabilité sociale et de vitalité économique, c’est une pierre essentielle de notre pacte burkinabè », a-t-il déclaré.
De son côté, Mikailou Sidibé, ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, a insisté sur la nécessité de mettre en place des mécanismes financiers accessibles et adaptés aux réalités du pays. Il a souligné que des politiques et des programmes existent déjà, à l’image du plan de construction de 50 000 logements, mais que le véritable défi reste le financement.« Nous avons balisé le terrain, nous avons la politique, nous avons la stratégie, nous avons les programmes qui sont en place notamment un programme de 50.000 logements, donc il nous manque véritablement les sources de financement. Nous pensons qu’avec l’accompagnement de la CDI-BF, ce séminaire va nous permettre d’avoir vraiment des mécanismes de financement surtout innovants et endogènes. Et il faut que les logements que nous allons produire puissent être accessibles aux couches les plus vulnérables. Il y a deux volets à voir dans la question, non seulement comment mobiliser les ressources pour financer la production de logements, mais également mettre en place un mécanisme de modalité pour que ces logements puissent être accessibles. Nous avons un modèle de production de logements suivant la vision du président du Faso qui consiste à densifier nos villes. Ce sont des constructions de HLM en hauteur et sur des superficies qui sont réduites », a-t-il indiqué.
Le ministre des Finances, Dr Aboubacar Nacanabo, a pour sa part mis en lumière les enjeux profonds liés à la problématique du logement notamment la justice sociale, la dignité humaine la cohésion territoriale et le développement. Il a appelé à la création d’un modèle de financement durable, viable et ancré dans le contexte burkinabè.
« Nous avons l’espoir que ce séminaire va nous permettre avec tous les acteurs de mener les réflexions nécessaires et faire des propositions afin que le financement des logements soit un financement accessible, disponible et que tous les acteurs puissent véritablement profiter d’un logement décent parce que le logement est vraiment un droit fondamental. Nous avons bon espoir qu’à l’issue de ces quelques jours de travaux, que nous puissions disposer d’un document cadre qui nous permet de voir comment on peut accélérer le financement d’un logement décent » a-t-il conclu avec espoir.