NIAMEY – Le gouvernement nigérien a annoncé son retrait de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition militaire régionale engagée dans la lutte contre les groupes islamistes armés dans la région du lac Tchad, a rapporté Mena Today dimanche dernier , citant une déclaration diffusée à la télévision d’État. Cette décision intervient dans un contexte de tensions régionales et de réorientation stratégique du Niger.
Un retrait qui fragilise la lutte contre les groupes armés
La FMM, créée en 2015, regroupait des soldats du Nigeria, du Tchad, du Cameroun et du Niger, avec pour mission de contenir l’expansion de groupes terroristes tels que Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest. Cependant, des divisions internes et un manque de coordination ont entravé son efficacité, permettant à ces groupes de s’implanter durablement dans les zones reculées du Sahel.
Le retrait du Niger, qui n’a pas encore été commenté par la FMM, soulève des questions sur l’avenir de la coalition et son impact sur la sécurité régionale. Cette décision s’inscrit dans un contexte de repli stratégique du Niger depuis le coup d’État militaire de 2023.
Une réorientation stratégique vers les enjeux nationaux
Depuis le coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum, le Niger, aux côtés du Mali et du Burkina Faso, a quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en 2024. La junte militaire, qui a annoncé une transition de cinq ans vers un régime constitutionnel, affirme vouloir renforcer la sécurité nationale, notamment autour des infrastructures pétrolières, de plus en plus ciblées par des attaques.
Les récentes attaques, telles que celle contre une mosquée dans le sud-ouest du pays qui a fait au moins 44 morts, et les menaces contre le pipeline reliant le champ pétrolier d’Agadem à la côte béninoise, illustrent les défis sécuritaires auxquels est confronté le Niger.
Le retrait du Niger de la FMM reflète une volonté de la junte de privilégier une approche sécuritaire plus centrée sur les enjeux nationaux, au détriment des engagements multilatéraux dans la lutte antiterroriste régionale. Cette décision pourrait avoir des conséquences importantes sur la stabilité du Sahel et la lutte contre les groupes armés dans la région.