Ouagadougou – La rentrée du troisième trimestre a viré au chaos pour des dizaines d’élèves du lycée professionnel Yennenga. Ce mardi, l’établissement a appliqué à la lettre un nouvel arrêté ministériel sur les coiffures autorisées, provoquant la stupeur et la colère des élèves, comme l’a constaté l’Agence d’Information du Burkina (AIB) sur place.
Coupe à ras ou rien
L’arrêté, promulgué le 6 mars 2025, est clair : les garçons doivent arborer une coupe de cheveux « simple et sans fantaisie », tandis que les filles sont autorisées à porter des tresses ou des nattes naturelles. Mais ce matin, le règlement a été appliqué avec une sévérité qui a laissé les élèves sur le carreau.
« On nous a lu l’arrêté avant les vacances, mais on ne pensait pas que ce serait aussi strict », confie une élève sous couvert d’anonymat. « Ils ont refusé nos twists, alors que ce sont nos cheveux naturels ! »
Des mesures sont prévues
La proviseure, Tamalgo Julie Zoungrana, assume la décision. « Beaucoup d’élèves se sont conformés, mais ceux qui ont refusé ont été refoulés », explique-t-elle. « Et lorsqu’un élève est absent, des mesures sont prévues », ajoute-t-elle, faisant allusion à des sanctions.
Certaines élèves ont dû improviser des coiffures conformes sur le trottoir pour pouvoir accéder à l’établissement. « J’ai dû défaire mes twists et faire des nattes en vitesse », raconte Reine, encore sous le choc.
Encadrer l’apparence
Le ministère de l’Éducation a réaffirmé son engagement à « encadrer l’apparence » des élèves, mais la mesure suscite déjà la polémique. « C’est une atteinte à nos libertés », s’indigne une élève. « On n’est pas des soldats ! »
L’affaire risque de faire des vagues dans les prochains jours, alors que les élèves et leurs parents s’organisent pour contester cette nouvelle réglementation.