Le philosophe sénégalais, spécialiste de la philosophie islamique et professeur à la prestigieuse université Columbia, a reçu le Grand Prix Hervé-Deluen de l’Académie française. Une reconnaissance pour une vie dédiée à bâtir des ponts entre les langues, les cultures et les continents.
C’est une nouvelle qui résonne bien au-delà des cercles littéraires. L’Académie française, gardienne de la langue de Molière, a choisi de décerner l’un de ses plus importants prix, le Grand Prix Hervé-Deluen 2025, au philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne. Annoncée ce vendredi par sa maison d’édition Albin Michel, cette distinction célèbre un intellectuel dont la voix et la pensée portent haut les couleurs de la francophonie sur la scène internationale.
L’Académie a salué sa « contribution remarquable à l’éclat de la langue et de la pensée françaises », une formule qui semble taillée sur mesure pour celui qui a fait du dialogue et de la traduction le cœur de son œuvre.
Un pont entre les langues et les cultures
Le Grand Prix Hervé-Deluen n’est pas anodin. Doté de 25 000 euros (environ 16,3 millions de FCFA), il récompense une personnalité ou une institution qui œuvre à la « promotion du français comme langue internationale ».
Une mission qui colle parfaitement à la peau de Souleymane Bachir Diagne. Son essai acclamé, De langue à langue : l’hospitalité de la traduction (2022), est un manifeste pour cette ouverture. Il y explore comment une langue s’enrichit en accueillant l’autre, une philosophie qu’il incarne lui-même par son parcours et ses écrits.
De Dakar à New York, un parcours d’exception
À 69 ans, Souleymane Bachir Diagne est une figure majeure de la pensée contemporaine. Spécialiste de l’histoire des sciences et de la philosophie islamique, il a formé des générations d’étudiants sur les bancs de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar avant de poursuivre sa carrière aux États-Unis, où il enseigne aujourd’hui à la prestigieuse université Columbia à New York. Son parcours est celui d’un passeur, d’un penseur global qui a su connecter les traditions intellectuelles africaines, occidentales et arabo-islamiques.
Une belle moisson pour son éditeur
La nouvelle, partagée avec enthousiasme par les Éditions Albin Michel sur les réseaux sociaux, fait partie d’une vague de succès pour la maison d’édition. Trois autres de leurs auteurs ont également été primés par l’Académie française cette année : le poète François Cassingena-Trévedy, le scénariste Thierry Thomas, et l’écrivain Ruben Barrouk, confirmant la vitalité de leur catalogue. Mais la récompense de Souleymane Bachir Diagne a une saveur particulière, celle de la reconnaissance universelle pour un ambassadeur de la pensée francophone.